dimanche, novembre 20, 2005

De la sécurité du nouveau: le gain de la provocation


La dernière fois, j’avais dit que la question de la sécurité a paralysé les Etats-Unis. Même si la vraie question de la sécurité, que l’on pourrait réellement nommer de nouveau « la sécurité sociale » est ignorée.  

Quand la sécurité est réduite simplement à une menace « étrangère », elle aide la droite de n’importe quel pays. Contrairement à la vraie question de la sécurité de l’emploi, de l’identité, d’intégration, l’insécurité due aux étrangers est plus médiatiquement et psychologiquement puissante. Elle donne un visage à un ennemi.

Les politiciens peuvent baver sur cette image de l’étranger menaçant. Apres le 11 septembre 2001, la popularité de Bush a atteint des niveaux vertigineux. Il avait quasiment 90% de popularité.

Apres Katrina, qui a révélé l’insécurité interne au pays – le genre d’insécurité sans visage barbu – qu’importe ses gestes et ses manouvres, Bush a chuté dans les sondages.

Sans les étrangers à blâmer, on blâme Bush. Ce qui est presqu’aussi ignorant. Maintenant on blâme sa personnalité, son manque de leadership.

De nouveau, on donne un visage ; on trouve un bouc émissaire. Il se trouve que cette fois-ci le bouc est sincèrement coupable d’incompétence. Mais la varie culpabilité demeure dans l’injustice sociale que l’on préfère ignorer.

C’était fascinant de lire les politiciens français se moquer du model américain après Katrina, mais aussi avec la guerre d’Iraq.

En France, en Europe et même dans le monde entier on pose la même question : « Comment est-ce que les américains peuvent être si bêtes et ne pas comprendre que Bush ne vaille rien ? Comment ne peuvent-ils pas se rendre compte que la politique de diabolisation est destinée à l’échec ? »

C’est une bonne question…si et seulement si les autres pays ne faisait pas de même.

Il est vrai que Bush a utilisé le 11 septembre pour sa politique personnel. Il est vrai que les américains, effrayé, terrorisés, l’ont suivi – à 90 pourcent ! Même quand il a provoqué une guerre, ils l’ont suivi. Le provocateur de l’insécurité, en se cachant derrière des barbus, a gagné son jeu. (A court terme, bien entendu ; on perd toujours à ce jeu à long terme.)

D’après les sondages, Sarkosy est encore plus populaire qu’avant. Maintenant qu’il a des barbus et des racailles, il progresse ! On nous dit qu’il est encore plus populaire à l’UMP.

Ainsi, malgré tout le bruit et les railleries des français contre les américains, eux aussi laissent le provocateur gagner.
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