vendredi, décembre 02, 2005

Perception Politique

La question de la perception en politique est incontournable. Ceux qui comprennent mal le rôle clé de l’image, du symbolisme en politique, ils sont condamnés à l’avance.

D’après un sondage des pays arabes :

81% des gens pensent que la guerre en Iraq ne mènera pas à paix

58% pensent que la guerre joue contre les forces démocratiques

Seulement 6% pensent que la chute de Saddam en valait la peine !

Seulement 6% pensent que la démocratie était le but de la guerre

76% pensent que le but était le pétrole

68% pensent que le but était d’aider Israël

Ce que ces chiffres prouvent, à mon avis, que :

  1. Le monde (surtout) comprend mal les politiciens américains. Je suis absolument persuadé que Bush et compagnie croient sincèrement et honnêtement qu’ils veulent libérer – et aussi libéraliser – Iraq. Leur but est de rendre Iraq un pays démocratique stable. Ce but profiterait les Iraquiens – c’est en effet un des buts, qu’on le croit ou non. Ce but permettrait aussi l’expansion des marchés dans la région, que Bush associe – encore une fois sincèrement dans sa petite tête – à la liberté. En associant la liberté et le libéralisme du marché, on a ce résultat. Si les américains étaient aussi profondément soucieux du profit et du pétrole, cette guerre aurait été menée autrement. La politique américaine est un mélange d’idéalisme naïf de démocratisation du monde à l’américaine et une volonté d’expansion du marché économique mondial, qui bien entendu bénéficierait les compagnies américaines en premier.

  2. Aussi, ces chiffres prouvent à quel point les américains, surtout ceux de ce gouvernement, comprennent mal les effets symboliques du pouvoir. Je pense que cette guerre était condamnée avant même le début car elle faisait face à une résistance historique. Jamais dans l’histoire du monde n’ont tant de gens – des millions – se sont mis à manifester dans les rues de tous les continents du monde, à la fois, pour dénoncer une politique, comme on l’a vu en Février 2003. Bush et ses conseillers pensaient qu’une fois que l'Iraq serait libéré, tout le monde verrait que leurs intentions étaient simples et claires. Mais ce qui est clair est que non seulement le monde arabe n’a pas apprécié la guerre, mais il a une opinion encore pire des américains.

Fallait le faire.


  
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