dimanche, décembre 18, 2005

Vidange de définition : libertaire

Le mot libertaire est utilisé différemment aux Etats-Unis et en France (ou en Europe en général). En Europe, quand on est libertaire, on est de gauche ; aux Etats-Unis, on est de droite.

Pour le résumer le plus simplement du monde, le libertarisme est une doctrine qui considère l’état – le pouvoir – comme l’ennemi de la liberté, surtout individuelle.

Il faut d’abord dire que le concept même du libertarisme ne fait pas parti du discours commun de la vie politique en France. C’est surtout un associé à la gauche anarchiste. Au dix-neuvième siècle, le terme était beaucoup plus utilisé. A l’époque, l’état était typiquement l’allié – voire même la marionnette de la noblesse et de l’aristocratie. Les forces de la gauche, ceux qui défendaient le peuple, se trouvaient presque toujours harcelés par l’état et les agents de l’état. Que ce soit à travers la police ou les lois, l’état protégeait les riches.

Il est bien entendu encore le cas que l’état – surtout aux Etats-Unis – est la marionnette des riches. Mais la révolution démocratique et les progrès socialistes du 19eme siècle ont aussi crée la possibilité de l’état de providence. Avec les caisses de retraites, la sécurité sociale et tant d’autres mesures « révolutionnaires » comme l’éducation publique gratuite et obligatoire, l’état au 20eme siècle a joué un rôle nouveau et inédit.

L’extrême gauche – surtout les anarchistes – restent méfiants de tout pouvoir étatique ; les socialistes et même les communistes – contrairement à ce que Marx pensait – se sont mis du coté de l’état. Marx considérait l’état comme une des puissances de la veille Europe, menaçant les travailleurs.

Aux Etats-Unis, le royaume capitaliste, le mouvement du libertarisme est fascinant. Au 19eme siècle et même au début du 20eme siècle, un bon nombre de gens d’extrême gauche et des syndicalistes sont encore présent sur la scène politique. Mais avec Franklin Roosevelt, le New Deal – en un mot, la socialisation des forces du marché et de la main d’œuvre – une partie de la droite américaine est devenue libertaire. Ils considèrent – encore aujourd’hui – l’état comme l’ennemi du progrès et du capital.

Ils sont presque tous chez les Républicains et haineusement dénonçait les Démocrates, surtout Clinton, pour « agrandir » l’état. Ils préfèrent un état minimaliste, petit, inefficace – l’état idéal serait l’état à l’heure de Katrina – s’occupant de sécuriser les bien privés – la vision e John Locke, le grand philosophe que les américains auraient aimé avoir.

Les libertaires américains détestent tout aide publique aux pauvres ; ils méprisent le secteur public ; ils considèrent l’impôt comme du vol. Ils veulent que l’on les laisse en paix.

George Bush était libertaire. C’est une vision très Texane, très Cowboy. Seul, dans le désert, l’homme qui lutte seul sans l’aide de personne.

Bush avait promis de réduire la taille et la puissance de l’état. Une fois au pouvoir tout a changé.

On dit que c’est le onze septembre ; il ne faut pas être dupe. Les libertaires américains se cachent derrière ce concept gauchiste nébuleux et l’utilise pour appauvrir le peuple, rendre toute distribution sociale ou économique impossible, mais quand il s’agit de leurs biens, ils sont tous en faveurs de l’état.

Ceux qui soi-disant détestaient un état puissant et grand sont les même qui supportent Bush qui a crée Homeland Security – une agence incompétente orwellienne. On vient d’apprendre que Homeland Security interrogent des élèves de la fac qui – par intérêt et pour la recherche – lisent des textes « dangereux » comme le petit livre rouge de Mao.

L’hypocrisie des Républicains continue à ce sujet :


Ce dernier point est vraiment fascinant ; encore plus fascinant c’est la réaction des Républicains. Au lieu de rester fidele – pour une fois – à des principes, ils défendent Bush ! (Alors que le pays est en général sous le choque, dégouté par ces pratiques, Bill Kristol, une marionnette de la droite nous a dit aujourd’hui, à la télé, chez Fox News, que non seulement Bush a raison, mais que si Clinton avait fait de même – violer des lois et les libertés civiques – on aurait pu empêcher le onze septembre.

Oui. C’est cela.


free web page counters