mardi, janvier 17, 2006

L’exécution d’un homme de 76 ans

C’est l’exécution numéro 1005, cette fois-ci d’un homme de 76 ans « Cet homme aveugle, quasiment sourd et se déplaçant en fauteuil roulant, avait subi une grave attaque cardiaque en septembre. Il attendait dans le couloir de la mort depuis plus de 23 ans. Après avoir reçu trois injections, il a été déclaré mort à 0h38 (8h38 GMT), soit moins d’une heure avant la fin de la journée de son anniversaire, a précisé un porte-parole de l’administration pénitentiaire californienne. » Condamné à mort en 1982 pour avoir tué la petite-ami de son fils, il a même commandité l’assassinat des témoins gênants de sa cellule. Un homme monstrueux, cruel, mis à mort par la « justice civile » des hommes. Etre dégouté par sa mort n’est pas l’aimer ni le pardonner. C’est rejeter la mort infligée par l’état. Quelques lignes de Hugo – la source du titre de ce blog. En parlant de son ennemi politique, il rejetait encore la peine capitale. Lorsque la trahison, sa complice livide, Vient et frappe à sa porte, il fait signe d'ouvrir ; Il est le fratricide ! Il est le parricide ! Peuples, c'est pour cela qu'il ne doit pas mourir ! Gardons l'homme vivant. Oh ! châtiment superbe ! Oh ! S'il pouvait un jour passer par le chemin, Nu, courbé, frissonnant, comme au vent tremble l'herbe, Sous l'exécration de tout le genre humain ! Etreint par son passé tout rempli de ses crimes, Comme par un carcan tout hérissé de clous, Cherchant les lieux profonds, les forêts, les abîmes, Pâle, horrible, effaré, reconnu par les loups ; Dans quelque bagne vil n'entendant que sa chaîne, Seul, toujours seul, parlant en vain aux rochers sourds, Voyant autour de lui le silence et la haine, Des hommes nulle part et des spectres toujours ; Vieillissant, rejeté par la mort comme indigne, Tremblant sous la nuit noire, affreux sous le ciel bleu... Peuples, écartez-vous ! cet homme porte un signe : Laissez passer Caïn ! Il appartient à Dieu. Je ne sais pas si Caïn appartient à dieu. Mais nous ne pouvons pas tuer Caïn sans le devenir, sans continuer son héritage.
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