mardi, février 28, 2006

Interprétation Honnête?

Aujourd’hui, Reuter vient de publier un petit article relatant des propos du président Américain. Citant des extraits d’un nouveau livre sur le président, intitulé, « Strategery », l’article nous révèle comment Bush a interprète l’importance d’un message de Ben Laden, diffusé juste avant les élections de 2004.

Le titre du livre fait référence à une erreur de prononciation du mot stratégie par le président. Ses faux-pas linguistiques sont devenues des blagues communes, souvent moquées par les humoristes, comme on se moquait de Jacques Toubon et ses erreurs dans les années quatre-vingt dix. On parle maintenant de Bushism.

Dans ce livre, le président a admis que le message de ben Laden a probablement aidé sa réélection. Ce qui est une honnête interprétation. Etant donné que toute sa campagne était basée sur la peur du terrorisme, le message de ben Laden avait renforcé la peur juste avant les élections.

Bush a admis que sa campagne était anxieuse et ses aides se demandaient comment cette intervention du fameux terroriste allait influencer le vote. Voici ce que le président leur a dit :

« J’ai pensé que ça allait nous aider, dit-il, j’ai pensé que les gens se diraient que si ben Laden ne veut pas que Bush soit président, ça doit dire que Bush doit avoir raison au fond. »

Là, on pourrait avoir des divergences d’interprétation. Bien entendu, personne ne voudrait être supporté par Ben Laden. Certains commentateurs politiques disaient à l’époque que Ben Laden aimerait que Kerry gagne.  Ce n’est probablement pas la peine d’essayer d’imaginer comment Ben Laden interprète les élections aux USA. Je ne pense que pas pour sa propre survie, il aurait préféré Kerry, comme les Républicains voulaient nous le faire croire. Et je n’ai jamais pensé que Kerry changeait de route dans ce domaine. Mais il faudrait se concentrer plus sur l’esprit du terrorisme. Je doute que Ben Laden imaginait anéantir – à lui tout seul – les Américains. Enrager le monde arabe et musulman et de créer des tensions irréparables entre l’occident et l’orient servent plus ses intérêts. La situation en Afghanistan ne l’a pas aidé. Ca n’a pas servi ce but. L’Iraq, si. Polariser le monde en deux camps absolu sert le but de Ben Laden. Cette logique binaire sert aussi le président américain – Kerry ou Bush. La provocation du terroriste avant les élections ne veut pas dire qu’il a peur. Ou bien que Bush a « au fond raison ». Rappeler sa présence et rappeler au monde que tout se joue sur et contre lui, c’est à mon avis une meilleur interprétation du son intervention. Je ne pense pas que cette ordure cachée dans les montagnes du Pakistan ou Afghanistan cherchait à directement changer les élections. Il voulait surtout renforcer la logique de deux camps irréconciliables, destinés à battre jusqu’au bout. Il ne faut pas le laisser dominer les esprits…c’est ce qu’il veut.

(Merci pour votre patience pendant mon déménagement !)

vendredi, février 24, 2006

Petit délai


Depuis Presque trios semaines, je suis en plein milieu d’un déménagement qui ne m’a pas permis d’écrire plus. Tant d’événements politiques intéressants se déroulent et j’ai hâte de reprendre le blog dès la semaine prochaine. Pardon pour ce petit délai.

dimanche, février 19, 2006

Pas mal...

mercredi, février 15, 2006

La vérité en solde

En deux ans, le gouvernement Bush a dépensé 1,6 milliard de dollars pour la publicité politique – pour convaincre le publique de ses plans stratégiques. Cette somme a été distribuée à travers 343 contrats avec des sociétés de relation publiques, des agences publicitaires mais aussi des individus. Parmi les détails intéressants : 186,000 dollars pour un « journaliste » conservateur pour promouvoir la politique du gouvernement concernant l’éducation. Des spots de « news » préfabriqués par le gouvernement, distribués à des chaines de télévisions pour diffuser comme reportage sans mentionner que ces spots viennent du gouvernement. La conclusion du rapport ? "L'importance de l'effort de propagande de l'administration Bush est sans précédent et troublant." Choquant.

samedi, février 11, 2006

Science Fiction, la Politique et la Cloche de la Vérité

Parmi les oxymores, la science fiction est certainement l’un des plus intéressants. En accord avec Hannah Arendt, je pense aussi que la science fiction a de la valeur pour la politique. Elle exprime parfois les pensées (ou espoirs) que l’établissement politique ignore. Ce n’est bien entendu pas le cas pour tous les livres de ce genre. Il ya  des livres de fantaisies ou d’évasions avec peu d’intérêt politique. Il y a en d’autres qui ont reflètent des désirs, des rêves ou des cauchemars scientifiques.

Et puis il y a Michael Crichton, l’auteur de Jurassic Park. Ce livre/film, bien que très populaire, était scientifiquement intenable. On ne lui en voulait pas, car c’était considéré de la science fiction.

Le même auteur a récemment publié un livre, « State of Fera », qui rejette en force le phénomène du réchauffement atmosphérique (global warming).

Le renversement est complet : l’auteur de science fiction condamne la science comme fictive.  

A-t-il convaincu les scientifiques ? Mieux encore, il a convaincu un groupe particulier : l’association américaine des géologists du pétrole. Cette association vient de lui décerner – en toute sincérité – leur prix annuel de journalisme ! D’après le site de l’association, le prix reconnait « une réussite journalistique notable contribuant à la compréhension publique de la géologie ».

Le mot géologie, du grec, veut dire la science de la terre et non pas la fiction de la terre. On a posé la question évidente au président de l’association, qui s’appelle Monsieur Nation.  

« C’est de la fiction, » a-t-il répondu, «mais ca sonne absolument vrai. »  

Ca sonne vrai ? Il y a bien des cloches dans le monde.  

mercredi, février 08, 2006

Les autres ignorants:

C’est bien trop tôt pour dire si Hilary Clinton sera la candidate des Démocrates pour les élections présidentielles de 2008. La majorité des sondages la considère comme favorite. Il y’a aura-il une succession Bush-Clinton-Bush-Clinton ? Qui sait ?

La question plus intéressante est la possibilité d’une femme présidente. Un sondage récent est fascinant à ce sujet.

Etes-vous prêt à voter pour une femme lors des élections présidentielles ?

  • En général : 92% oui – 5% non

  • Républicains : 88% oui – 9% non

  • Démocrates : 95% oui – 3% non

  • Indépendants : 93% oui – 4% non

  • Les hommes : 93% oui – 5% non

  • Les femmes : 92% oui – 6% non

Donc, en général, le pays semble se croire prêt pour telle éventualité. Ce n’est pas surprise que moins de Républicains y soient favorables, mais la différence n’est pas très grande. Même si c’est une différence d’un pourcent, c’est intéressant de voir que plus d’hommes se disent prêt à voter pour une femme présidente que de femmes.

Mais le sondage prend un tournant encore plus intéressant.

Pensez-vous que le pays soit prêt pour une femme présidente ?

  • En général : 55% oui – 38% non

  • Républicains : 48% oui – 44% non

  • Démocrates : 61% oui – 34% non

  • Indépendants : 55% oui – 37% non

  • Les hommes : 60% oui – 34% non

  • Les femmes : 51% oui – 42% non

Que faut-il penser de ces résultats ? Tout le monde se croit plus tolérant que les autres. En tout cas, c’est la conclusion que j’en tire. Que moins de femmes pensent que le pays est prêt pour une telle éventualité est plus compréhensibles. Elles vivent au quotidien les obstacles qui existent encore pour les femmes dans la société et elles sont plus méfiantes que les autres. Mais comment expliquer que les Républicains pensent que le pays n’est pas prêt, alors que pour la question d’avant presque 9 conservateurs sur 10 se disaient prêt à voter pour une femme présidente ?

A mon avis, ca explique bien la distance politique qui existe dans l’esprit des gens. Chaque parti – politique ou personnel – se croit plus tolérant que les autres. Le pays serait en bonne forme, apparemment, si ces autres ignares n’étaient pas là !

lundi, février 06, 2006

Le cas de Monsieur Yousry:

La nature même du pouvoir fait en sorte que les gouvernés et les gouverneurs deviennent partiellement aveugles. Il est facile de voir la bêtise politique chez les autres ; la comprendre chez soi c’est plus difficile.

Je pense souvent aux reproches – légitimes – que les Français faisaient aux Américains au début de l’invasion de l’Iraq. Comment est-ce que les américains pouvaient être si perdus ? Comment pouvaient-ils croire Bush ? Et puis, quatre ans plus tard, les Américains se demandaient comment les Français pouvaient permettre à des politiciens de dire que les émeutes des banlieues étaient causées par la polygamie ?

Ca arrive à tous le monde. Mais il y a des moments où il devrait être évident, même à ceux qui sont les plus investis dans le système politique de leurs pays que quelque chose ne colle pas…

En ce moment, il ya plusieurs Arabes qui sont devant la justice Américaine. Il y a bien entendu Moussaoui. Il fait la une des journaux, ici et ailleurs.

Il y a aussi le cas de Mohammad Yousry. A ma connaissance, les medias français n’en parlent pas du tout…

Par où commencer ? Commençons par ce que le procureur américain a dit contre son client :

« Yousry n’est pas un Musulman pratiquant. Il n’est pas un fondamentaliste. [Il] ne croit pas à la violence. »

Encore une fois, c’est le procureur et non pas son avocat que je cite ! Les agents du FBI l’ont suivi pendant trois ans ; ils n’ont rien trouvé qui pourrait l’inculper.

Ce pauvre homme était le traducteur pour un avocat qui défendait un Sheikh accusé de terrorisme. Yousry même est maintenant accusé d’avoir aidé ce Sheikh à organiser un attentat raté, dont le procureur n’a aucun détail.

Un fondamentaliste ? Il boit de l’alcool, il fume, il est marié à une américaine chrétienne pratiquante; sa fille est allée à une école baptiste.

Un cas qui ne tient pas début, mais pourtant le pauvre homme est condamné. Il attend maintenant de voir combine d’années il devra passer en prison.

On a appris que l’un des membres du jury pleurait constamment tellement elle avait peur des terroristes ! Une autre se demandait pourquoi ca lui a pris si longtemps pour finir sa thèse de doctorat !

Ca c’est une belle preuve de culpabilité, n’est-ce pas ? Et son directeur de these vient de publier cet article pour insister sur son innocence. Ayant soutenu une thèse moi-même et connaissant des dizaines de personnes qui ont pris des années pour écrire la leur, je suis absolument bouche bée que ce genre de bêtises puissent être utilisés contre quelqu’un pour déterminer la culpabilité…  

Le cas de Yousry, c’est le genre de cas qui devrait réveiller même les inconscients politiques.

jeudi, février 02, 2006

Le revenu et le revenant


La politique néolibérale économique américaine, qui n’est pas réservée seulement à ce pays, insiste que si l’on ne fait pas obstacle à l’enrichissement de l’élite de la société, la richesse générale du pays – voire même du monde – augmentera. Le pire des obstacles, d’après cette théorie, c’est l’impôt. Cette « imposition » ne fait qu’appauvrir l’économie. Ainsi toute politique de redistribution, selon ce point de vue, ralentit la croissance et met en danger la survie économique de ceux que la redistribution cherche à sauver – c'est-à-dire, les pauvres. Dans le jargon économique anglais, on parle de l’effet « trickle down » : la richesse s’écoule vers le bas, nous dit-on. Ce n’est pas une théorie particulièrement nouvelle ; elle n’est pas efficace non plus.

La vraie question est la suivante : combien de temps faut-il attendre cet écoulement, cette descente automatique de la richesse ? Aux Etats-Unis, au moins depuis l’époque de Reagan, on cherche à minimiser les impôts des riches, en nous promettant une meilleure vie pour tous.

Deux centres d’études économiques viennent de publier une étude qui se concentre sur la disparité entre les revenues des pauvres et des riches depuis les années quatre-vingts. Sans exception, les riches se sont enrichies et les pauvres sont à la traine. Dans tous les états de l’union, les familles riches gagnent au moins cent milles, ou même deux cents milles, par an ; alors que les familles pauvres gagnent en moyenne quinze ou vint milles…Vous pouvez voir l’étude par état ici.

Puisque Washington DC est une ville à part, elle n’est pas mentionnée dans l’article. Mais le Washington Post nous a révélé les chiffres concernant la capitale du pays.

En faisant les ajustements nécessaires pour tenir compte de l’inflation, voici ce qu’on obtient.

En 1980, les familles les plus démunies – les 20% qui se trouvent en bas de l’échelle économiques – avaient en moyenne un revenu annuel de 12,000 dollars. En 2000, avec une hausse de 3% sur vingt ans, ils sont encore dans les douze milles, avec trois cents dollars de plus par ans.

En 1980, les 20% qui étaient les plus privilégiés avaient un revenu déjà élevés, à peu près 90,000 par ans. Soit sept fois plus que les pauvres. En 2000, ces familles ont en moyenne un revenu de presque 160,000 dollars par ans, soit douze fois de plus – une hausse de plus de 80%.

Le discours de la récession disait que la différence qui existe en les revenus disparaitra avec la croissance. Vingt plus tard, les années 80 continuent à nous hanter. Mieux encore, c’est cette théorie qui a autant de valeur qu’un revenant.
free web page counters