samedi, avril 22, 2006

Discuter la situation en Iraq (1)

Je me suis récemment retrouvé, sans le faire exprès, dans des débats de blog (en Anglais) concernant la situation en Iraq. J’imagine que ça ne mènera à nulle part mais ça m’a donné l’occasion de penser à plusieurs questions/répliques typiques que l’on trouve dans ces débats.

Au lieu de faire un billet trop long qui mélangerait tous les aspects possibles, je vais essayer, au cours de plusieurs billets – non consécutifs – d’adresser les piliers de la position de droite américaine séparément.

« Vous ne semblez pas avoir d’alternatifs pour l’Iraq » est une accusation classique qui m’est souvent adressée. On la retrouve souvent dans les medias et les Démocrates sont souvent coincés face à ce reproche.

Tout d’abord, ce n’est presque jamais le cas. Les critiques de la guerre ont souvent des réponses. Mais on imagine qu’ils n’en ont pas et que nous aurions préféré garder Saddam au pouvoir. Ce n’est pas vrai et ce reproche sera le sujet d’un prochain billet.

Mais revenons à l’accusation d’aujourd’hui.

Tout d’abord, on a catégoriquement le droit de critiquer la guerre sans avoir à se soucier de trouver une « bonne » réponse, sans avoir à trouver La Solution pour cette guerre.

Je comprends la nécessité de proposer un (ou plusieurs) alternatif mais il est possible de simplement dénoncer cette guerre tout court.

Mieux encore, c’est injuste d’exiger de notre part une solution pour la guerre dans son état actuel. Avant la guerre, que faire avec Saddam était une question politique et morale à poser en général. Mais quand la guerre a commencé sans le soutien international, avec des prétextes évidents, le débat a changé.

Encore une fois, dans l’état actuel des choses, ce reproche n’est rien sauf de la violence rhétorique.

Une fois, j’avais un étudiant qui avait triché aux plusieurs devoirs et examens dans presque tous ses cours. Une fois qu’il s’était fait piqué, il m’avait dit « Mais j’avais plusieurs testes, j’étais complètement débordé, et si j’avais de mauvaises notes j’aurais perdu ma bourse et je ne peux pas payer pour la fac moi-même. Qu’auriez vous fait à ma place. Que feriez vous à ma place aujourd’hui ? »

Qu’aurais-je fait à sa place ? Je ne sais pas. Parce que je n’aurais pas laissé les choses arriver à ce point. Je ne sais pas ce qu’il devrait faire maintenant qu’il est coincé. Je ne sais franchement pas. Mais le fait que je n’ai pas une réponse ne justifie pas son choix. L’état actuel dans lequel il s’est trouvé rend presque toute solution logique impossible.

Bien entendu, je ne veux pas faire d’analogie facile. Je ne veux pas dire que c’est exactement la même chose que la guerre. Mais il y a quand même quelque chose de similaire.

Nous avions dénoncé la guerre précisément parce que nous ne pensions pas que ça allait arranger les choses. Maintenant que tout va mal, nous reprocher de ne pas avoir de solution relève de la mauvaise foi.

Je ne dis pas que nous devons nous taire, mais le « débat » en ce moment est devenu nébuleux et les questions sont trop mélangées. Cette accusation, injuste, fait partie de ce mélange. Je vais essayer de continuer à séparer les questions une à une et voir comment on pourrait les comprendre et les analyser. (Et si vous trouvez des questions ou des aspects du débat que je néglige, n’hésitez pas à me contacter. Merci.)  
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