mercredi, juillet 26, 2006

50 ans de Suez

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de la nationalisation du canal de suez. D'abord l'orgine du conflit:
Le canal de Suez est ouvert en 1869. Il a été financé par la France et le gouvernement égyptien. Le Royaume-Uni racheta ensuite la part de l'Égypte dans le canal. À l'indépendance de l'Inde, le poids stratégique du canal change: il n'est plus le point de passage capital entre le Royaume-Uni et son Empire. En revanche, le canal devient un point de passage stratégique pour le pétrole. Les origines de ce conflit remontent à 1952, lors du renversement de la monarchie de Farouk Ier par les officiers de l'armée égyptienne. Cette "révolution" à la fois sociale et nationale abolit la monarchie en Égypte, sous la conduite du président Gamal Abdel Nasser et s'efforce de lutter contre l'impérialisme étranger. Suite à ce renversement, le nouveau gouvernement abandonne les clauses de coopération avec les forces européennes et adopte une tendance nationaliste et autoritaire. Ce changement de position entraîne un conflit avec l'Europe à propos du Canal de Suez, jusqu'alors aux mains de capitaux franco-britannique. Au cours de 1956, la tension s'accroît entre Israël et l'Égypte avec les raids menés par les combattants égyptiens (fedayin) sur le territoire israélien. L'Égypte, dirigée par Gamal Abdel Nasser, bloque le Golfe d'Aqaba et ferme le canal de Suez aux navires israéliens. Dans un même temps, elle nationalise le canal, une voie commerciale vitale alors détenue à 44% par l'économie britannique. Le Premier ministre britannique Anthony Eden tente alors de convaincre l'opinion publique de la nécessité d'une guerre contre l'Égypte. Il fait pour cela appel au patriotisme inhérent à la Seconde Guerre mondiale en comparant la nationalisation du canal par Nasser au nationalisme de Mussolini et d'Hitler vingt ans auparavant. Eden, s'opposant à la politique d'apaisement de Neville Chamberlain, déclare qu'une démonstration de force est nécessaire afin de dissuader Nasser de faire de l'Égypte une nouvelle menace militaire et le fait passer pour le « Mussolini du Nil ».
Et les réactions de l’époque -- en France
La France aussi voulait punir Gamal Abdel Nasser. Pour l'historien Jean Lacouture, qui était le correspondant de France-Soir au Caire il y a 50 ans, la motivation principale de Paris dans l'expédition de Suez était de "frapper à la tête" la rébellion algérienne, que soutenait le raïs égyptien Gamal Abdel Nasser. Alors qu'Israël, de son côté, voulait garantir le passage de ses navires par le canal. Les négociations ayant échoué, l'Etat hébreu envahit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï le 29 octobre 1956. Deux jours plus tard, les avions de combat français et britanniques lancent des raids contre l'Egypte. La riposte du Raïs est meurtrière: il fait couler les 40 bateaux présents alors dans le canal, qui reste fermé jusqu'à début 1957. Les troupes françaises et britanniques contrôlent le canal mais Washington est mécontent.
Et les réactions de l’époque aux Etats-Unis:
"Cette action a été la conséquence d'une erreur (...) Nous n'acceptons pas l'usage de la force (...) Les Etats-Unis n'ont été consultés en aucune façon", lance le président américain Dwight Einsenhower. Le cessez-le-feu est déclaré et les forces d'occupation de retirent en mars 1957. Malgré la défaite militaire, Gamal Abdel Nasser signe une victoire politique. Le Premier ministre britannique Anthony Eden doit alors démissionner. La crise de Suez en 1956 a marqué la fin de la prépondérance britannique au Moyen-Orient au bénéfice des Etats-Unis et poussé Londres à privilégier sa relation avec Washington, en s'ajustant sur ses positions en matière de politique étrangère. D'une manière générale, cette crise signe le déclin des puissances de la vieille Europe face à Washington et Moscou.
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