dimanche, novembre 19, 2006

L'ombre de Ho Chi-Minh (et Clinton)

Dans une ruelle non loin du Sheraton où s'est installé George W. Bush à Hanoï, Tran Van Lac sert le thé à ses clients, dont un des policiers membre de l'impressionnant déploiement de sécurité entourant la visite du président américain au Vietnam. "La visite de Bush, je m'en fiche", lance-t-il.
"Ca ne me fait pas de bien, ça ne me fait pas de mal", ajoute le vendeur de thé. Une ambivalence partagée par nombre de Vietnamiens. Et un contraste impressionnant avec l'accueil offert en 2000 à Bill Clinton, premier président américain à venir au Vietnam depuis la fin de la guerre en 1975: la population avait été séduite par son charisme, et par le fait qu'il était celui à avoir présidé à la normalisation des relations bilatérales.
Une foule massive et joyeuse avait à l'époque veillé tard et s'était déplacée jusqu'à l'aéroport, à une demi-heure de la ville, pour accueillir l'avion de Bill Clinton, arrivé à minuit.
Vendredi en fin de matinée, il y avait surtout des policiers pour recevoir George W. Bush au Sheraton, devant lequel un unique Américain travaillant pour la Chambre de Commerce agitait la bannière étoilée.
Quelques heures après son arrivée, Bush a évoqué le parallèle effectué entre l'actuel bourbier irakien et la guerre du Vietnam: "Nous avons tendance à vouloir le succès immédiat, et le travail en Irak va prendre du temps".
Huynh Tuyet, 71 ans, vétéran nord-vietnamien qui combattit les Français puis les Américains, estime que les Américains devraient apprendre qu'ils ne peuvent gagner contre une population motivée. "Ils étaient bien plus puissants avec toutes leurs armes massives, mais le facteur principal dans une guerre, c'est le peuple", souligne l'ancien combattant. "Les Vietnamiens étaient très déterminés. Nous n'avions pas l'intention de céder. C'est pour cela que nous avons gagné".
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